Cet article au consacré à l’écriture du silence et aux relations entre la notation graphique et le du phénomène acoustique, musical et plus généralement culturel que constitue l’absence manifeste de production sonore. Il propose une réflexion s’étendant entre le Moyen Âge, avec les peintures insérées dans le Traité sur l’Apocalypse du moine Beatus de Liébana, et la musique expérimentale contemporaine, avec les performances silencieuses et leurs gloses de John Cage, et s’interroge sur la possibilité pour le signe, manuscrit et imprimé, à rendre compte de l’absence du son. Sur le ton de l’essai, l’article entend suggérer quelques pistes de recherche pour dépasser une opposition trop marquée entre le contenu sonore de l’écriture et le blanc, le vide et l’anépigraphie que supposerait la retenue du son.