Écrire des oracles prophétiques dans une écriture consonantique comme l’étaient l’hébreu ou l’araméen à l’époque de l’Israël ancien, au Ier millénaire av. n. è., n’est pas sans poser de nombreuses questions, en particulier les suivantes : comment s’assurer de la juste transcription et transmission d’un écrit prophétique ? Mais aussi, peut-on transcrire le chant, les cris, les émotions visuelles et sonores de l’acte prophétique, voire extatique ? Ces questions sont d’autant plus brûlantes dans un contexte prophétique où il est question d’une parole divine et révélée. Quels outils, quelles pratiques ou techniques les textes anciens, qui n’étaient ni vocalisés ni accentués – ce sera l’œuvre des Massorètes à l’époque médiévale –, révèlent-ils pour assurer la juste transcription, lecture et compréhension d’un oracle ? C’est l’enquête que nous proposons à travers trois témoins principaux : Dn 5, Is 8 et Jr 1.