Louis Roquin présente
Versus
Partition de la musique qui accompagne la lecture de La Route de cinq pieds, de Michèle Métail (Tarabuste, 2009). Extrait.
La Route de cinq pieds de Michèle Métail (2009) s’inscrit dans la tradition carolingienne des textes poétiques syllabiques dénommés versets ou versus. L’oeuvre écrite pour des gongs chinois se fonde sur une succession d’arrangements à partir de cinq éléments, sans épuiser l’ensemble des combinaisons possibles. L'écriture des vers pentasyllabiques fait apparaître, en raison de son caractère isométrique (5), des cellules qui elles-mêmes sont soutenues par des figures rythmiques, mélodiques et d'accentuation, dues au découpage du vers, au timbre de la voix. Ce point de vue s'applique à chaque vers, il y a donc communauté de structure entre le texte et la musique, en dehors de tout synchronisme direct, ce qui en ce cas, aboutirait à une redondance illustrative. On peut dire que la polyphonie des systèmes évolue dans un champ de réalisation commun. On peut même imaginer que la représentation visuelle des modules soit placée sur le côté du texte ou en superposition, avec des modules plus ou moins gros, introduisant une forme d'interprétation libre par rapport au tempo.
Toute lecture publique de ce texte, accompagnée de la musique est donc à chaque fois différente par l'extrait choisi dans ce long poème, par la durée de la lecture etc. mais, bien que les rencontres entre texte et musique soient aléatoires, elles n'en demeurent pas moins toujours reconnaissables en raison de la rigueur du principe. D'autre part, des passages solo, du texte ou de la musique sont réalisables comme pour attendre ou rejoindre le débit du texte lu ou instaurer des pauses.