Cet article vise à éclairer les conditions de diffusion des savoirs en épigraphie arabe, à travers l’exploitation du fonds d’archives inédites de Solange Ory. Cette enseignante-chercheuse contribua à documenter les inscriptions islamiques dans le monde arabe, et plus particulièrement en Syrie, des années 1960 à 2010. Le terrain méditerranéen constitua pour elle un laboratoire, par la richesse de son patrimoine, l’accessibilité des sites, et la possibilité de formation des étudiants. Pourtant, certains projets auxquels elle consacra plusieurs années de sa carrière n’aboutirent pas. Ses archives nous en fournissent deux exemples. Le premier, un musée épigraphique à Bosra, se heurta au conflit auquel la Syrie fut en proie à partir de 2011. Le second, un programme d’informatisation de l’épigraphie arabe, échoua à prendre le tournant numérique dans les années 2000. L’histoire de ces deux projets illustre la contingence historique, financière et technique de la production épigraphique.