Liu Haisu 刘海粟(1896-1994) chercha toute sa vie l’intégration des traditions picturales de l’Europe et de l’Asie de l’Est. Il introduisit en Chine les courants stylistiques en cours en Europe dans les années vingt, alors qu’il ouvrait une des premières écoles d’art moderne et se rendait au Japon à deux reprises ; puis dans les années trente, lors de ses deux voyages en Europe. Il est l’un des fondateurs de la peinture moderne chinoise et eut un grand impact sur les peintres des générations suivantes en Chine et sur la reconnaissance de l’existence de la peinture chinoise en Europe. L’auteure illustre le positionnement artistique de ce peintre à partir de la description d’une œuvre produite lors de son premier voyage en Europe et représentant un bâtiment symbolique de la vie culturelle parisienne du début du siècle dernier : l’Université de la Sorbonne. À travers une description empathique de cette peinture et une comparaison avec les autres œuvres du peintre et celles de ses contemporains, elle cherche à montrer en quoi le peintre s’inscrit dans une modernité ouverte.