Peu après la première guerre mondiale paraît un recueil de Filippo Tommaso Marinetti intitulé Les Mots en liberté futuristes. L’ouvrage, édité à Milan, paraît en langue française. Il regroupe plusieurs manifestes, suivis d’une série de planches de mots en liberté. Témoignage éloquent de l’audace du livre futuriste, cette publication affirme la volonté de transformer l’écriture et la typographie de façon radicale, de se saisir du contenu aussi bien que de la forme, en passant outre les conventions régissant la syntaxe, le vocabulaire, la ponctuation, la typographie, la composition, l’espace, etc. Dès avant la guerre, Marinetti avait annoncé entreprendre une « révolution typographique », augurant une « Nouvelle conception de la page typographiquement picturale ». Son recueil Les Mots en liberté futuristes apparaît comme un concentré de sa quête d’une expressivité inédite et ardente, d’une libération formelle et d’une intensité sensorielle – le tout propulsé par une transgression des codes et des contraintes.